Alors lisons ! Carte blanche à René Fregni avril 2020 pour lebleuet.fr
L’homme et le bourgeon
J’ai toujours eu peur de mourir, aujourd’hui un peu moins, on part moins seul… Si j’étais un mouton, je préférerais mourir sur l’herbe, entre les dents du loup, plutôt que dans l’odeur pestilentielle de la peur, entre les murs de sang d’un abattoir. Nous tuons les moutons, le loup, l’air pur et les glaciers puis, contents de nous, nous partons glisser sur de la neige qui tombe d’un hélicoptère, ou nous allons découvrir de l’autre côté du monde ce que nous avons dans notre jardin.
Je fais partie de ce peuple d’imbéciles qui scie la branche merveilleuse sur laquelle il est assis. Depuis trois semaines que nous ne sortons pas de nos maisons, les oiseaux sont plus joyeux, l’air est plus pétillant, quelques sangliers visitent Paris en famille. Ce virus nous oblige à réfléchir. La peur nous oblige à penser. Nous ne sommes pas en guerre, nous sommes en réflexion. « La vie n’est jamais banale, chaque événement que nous traversons recèle un mystère inexplicable. » (« L’écume des jours »).
La seule intelligence c’est la vie, tout ce qui pousse vers la mort est bête. J’ai passé ma vie à lire, écrire, marcher, caresser la tête d’un chat ou plus voluptueux encore, lorsque c’était possible… Je n’ai besoin que de lumière et de liberté.
Nous devons nous ranger du côté du printemps, de la beauté, de la vie. Le bonheur ne coûte presque rien, il est dans chaque pas que nous faisons. L’intelligence dans chaque bourgeon qui s’étire vers la fleur, le fruit, dans un instant éternel de lumière. Chaque bourgeon est plus intelligent que nos centrales nucléaires, nos aéroports de verre et nos cités de béton.
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Qu'est-ce que le journal de confinement du Bleuet : proposer chaque jour un classique de la littérature à (re)lire. Redécouvrez avec nous, ces bons vieux bouquins qui prennent la poussière sur vos étagères. Il est temps de les réveiller, en attendant de pouvoir vous accueillir à nouveau au Bleuet.
Nous vous proposons de (re)lire:
"Le chercheur d'or" de Le Clézio : à la recherche du temps perdu ? Ce temps qui vaut de l'or, profitons de ce confinement pour replonger dans cette aventure. C'est reclus, solitaire, dans une vallée perdue de Rodrigues, qu'Alexis découvrira le trésor en lui et en l'autre...
"Michel Strogoff", de Jules Verne : l'histoire d'un des plus grands héros de la littérature. Une aventure incroyable à travers la Sibérie où Michel Strogoff devra surmonter de multiples épreuves pour déjouer les plans d'un traître machiavélique. Un récit plein de rebondissements qui vous ravira.
"Si par une nuit d'hiver un voyageur", d'Italo Calvino : une suite de romans chaque fois avortés ; entre nombreuses autres choses, il y est question d'une librairie.
"Les mains du miracle" de Joseph Kessel, sont celles du docteur Felix Kersten. Himmler souffre de graves problèmes de dos qu'aucun n'a réussi encore à guérir. Les massages du dr Kersten vont être libérateurs et ceux dont Himmler ne pourra plus se passer...Une surprenante histoire à couper le souffle.
"Terre des Hommes" d’Antoine de Saint-Exupéry : et si ces temps de pandémie n’étaient-ils, au fond, qu’un moyen trouvé par Mère Nature pour nous faire réfléchir sur le rapport que nous devons instituer vis-à-vis de notre environnement ? Relire « Terre des Hommes » aujourd’hui, est, semble-t-il pour nous, un moyen de méditer la planète en se laissant guider par la poussière d’étoile que disperse la plume poétique d’Antoine de Saint-Exupéry. Tout comme lui, tâchons d'intérioriser que peupler un monde n'implique pas seulement que nous l'occupions.
"Journal d'Anne Frank" : jeune fille juive, née en 1929 et qui a écrit quotidiennement pendant plus de 2 ans. Elle vit recluse avec 7 autres personnes dans un logement aménagé. Il s'agit d'un très long confinement où il ne faut faire aucun bruit,vivre dans un espace réduit dans la crainte d'être repéré ou dénoncé,ce qui arrivera en août 1944. Dans son Journal, Anne s'adresse à une amie imaginaire, Kitty qui devient sa confidente. Ce livre est un des plus traduit et lu dans le monde. Il révèle une écriture, une réflexion et une maturité impressionnante.
"Pilote de guerre" d'Antoine de Saint-Exupéry : "nous sommes en guerre" nous annonce le président. Antoine de Saint-Exupéry nous ouvre le ciel, belle perspective en temps de confinement ?
Proust « car on allait retrouver du temps enfin, on pourrait être dans sa chambre à soi ou au jardin, et c’était une occasion inespérée. Car pour lire Proust, il faut retrouver le temps…
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«Lire Proust au temps du coronavirus, chaque jour après ce premier jour» Fabienne Verstraeten, psychanalyste à Marseille, Bruxelles - Le Soir, 20 mars 2020
Une lecture étrange.
Alors, le premier jour, on a repris le volume aux pages jaunies, à la couverture défraîchie ornée d’une gravure de Dufy, quatre jeunes filles face à la mer, aquarelle de printemps ou d’été,
“A l’ombre des jeunes filles en fleurs”. Le premier jour, on a ouvert le volume aux pages usées et on a essayé de lire mais c’était une lecture étrange, bien loin du ravissement espéré. On s’est mise à lire la même phrase trois ou quatre fois, on s’est trouvée à buter sur ces phrases si alambiquées. Et puis Marcel nous énervait avec son désir. Il voulait voir l’actrice la Berma dans Phèdre, il en rêvait. Il le désirait tellement que lorsque ce fut possible, il n’en eut plus du tout envie. Et on se disait : comme le désir est capricieux ! Et combien Marcel est un grand enfant gâté.
Mais certains passages nous interpellaient, un autre Proust, que l’on n’avait pas perçu lors de la première lecture adolescente. Des passages intrigants qui résonnaient avec le présent. Il y avait le personnage de Monsieur de Norpois, ambassadeur familier des puissants “imbu de cet esprit négatif, routinier, conservateur, dit “esprit de gouvernement” ”, qui “avait puisé dans la Carrière l’aversion, la crainte et le mépris de ces procédés plus ou moins révolutionnaires”. Et là tout à coup, on découvrait un autre Proust, aux prises avec son temps et son époque. Certes ce Proust-là était loin du Tolstoï de Guerre et paix, mais il nous revenait qu’il avait bien écrit La Recherche en temps de guerre.
Un parfum nauséeux
Et justement la guerre, on y pensait depuis quelque temps. Alors qu’on n’avait pas vécu la guerre, si ce n’est à travers les récits de nos parents et de nos grands-parents, le coronavirus entraînait dans son sillage un parfum nauséeux, une ambiance de guerre. Et tout à coup, le jour suivant ce premier jour, on y était. Le soir même, le mot « guerre » était martelé six fois de suite par le président des Français dans son discours à la nation…
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