"Empreintes"
J34
J’ai été ce matin intrigué par quelque chose. Une marque que je n’avais pas encore vue. Pourtant elle était bien là et sans doute depuis longtemps. Alors pourquoi ? Un nouvel éclairage, un regard différent, une pensée qui se fixe sur un point comme pour garder l’équilibre dans un environnement mouvant, agité, déboussolé ? En regardant bien, petit à petit, d’autres sont apparues. Certaines semblaient récentes. On en distinguait encore l’origine. Ce qui les avait façonnées. D’autres étaient plus profondes, plus étendues, plus anciennes. Leurs contours et certaines de leurs parties avaient commencé à s’estomper. Elles n’étaient plus que des filigranes composés d’arrières plans superposés au fil du temps. Les couches successives se réduisaient en certains points, en fils sombres tissant une toile d’araignée irrégulière. Certains étaient encore plus grossiers, figés, durcis comme le plomb vieilli autour des vitraux. Ces traces d’où venaient-elles ? Empreintes ? Une boule d’argile sous les doigts du sculpteur qui se transforme peu à peu, s’allonge, s’amincit et un visage, un corps, prend forme. Les traces des doigts sont encore présentes et laissent apparaître la matière travaillée, forcée ou apprivoisée, caressée. Certaines sculptures brutes laissent visibles ces gestes, ces forces, ces reprises, ces hésitations. D’autres sont polies, lisses, parfaites. La sueur, la fatigue, le doute, l’erreur, le découragement ont disparu. Le travail est sublimé en œuvre. Elle nous questionne, elle nous plait, on l’admire, on l’oublie. Et puis un matin on est intrigué par quelque chose. Quelque chose que l’on n’avait pas encore vu. Le détail oublié est là comme un grain de sable, déréglant le jeu huilé des rouages et dont le regard ne peut plus se détourner. Et tout revient à la surface et derrière l’œuvre apparait l’artiste, sa sensibilité, sa solitude, ses faiblesses et sa force créatrice. Il est couvert d’empreintes. La plupart sont invisibles jusqu’à ce qu’un matin, intrigué par quelque chose…
Le 19/04/2020
Photo: Sandra Dimbour
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