Pierrot la rêveuse
- Atelier d’écriture du 3 mars 2025 - Catherine Billaut -
Consigne : Faire deviner un mot au lecteur sans jamais que celui-ci ne figure dans le texte…
Je viens de lui parler tout à l’heure, figurez-vous. Elle était si jolie avec son teint lumineux.
J’en ai moins eu l’occasion ces derniers mois, calfeutrée à la maison ; me sentant avec le temps qui passe, comme une marmotte, frigorifiée aux heures où j’aurais pu la croiser dans les frimas.
Je sais que cet été je vais pouvoir la rencontrer et en profiter plus souvent.
Cet hiver pourtant, j’ai pu croiser sa route dans certaines circonstances, et dans ce cas, comme toujours, je lui ai adressé tout mon respect pour sa fidélité, en la remerciant pour sa présence toujours calme, tranquille et bienveillante … car je sais que je peux compter sur elle pour me rappeler ma condition et ma place dans le cosmos. Si je suis seule, je m’adresse à elle dans ma langue intérieure et lui demande de veiller sur ceux que j’aime, sur moi, et même davantage…
Quand je la regarde, je la vois comme un petit miracle, elle est en général en très grande compagnie, mais elle, sort vraiment du lot, tout à la fois changeante et fiable. A peine l’ai-je aperçue, pleine et rieuse un jour, que le lendemain je la rencontre ailleurs et dans une autre allure. Parfois je la distingue à peine tant elle s’est tordue et amincie, mais pour autant, je ne manque jamais de la remercier d’être toujours là, contre vents et marées, elle me rassure, elle me fait ressentir que tout continue de tourner bien rond malgré tout ; que je ne suis qu’une toute petite poussière d’étoile, mais qu’en tant que telle, j’appartiens à l’univers, tant qu’elle veille…
D’aucuns diront qu’elle a un ennemi juré, mais c’est faux car parfois ils ont rendez-vous, et c’est joli. D’ailleurs sans ce meilleur ami, on ne la verrait pas ; elle serait là bien présente pourtant, mais disparaîtrait du spectacle à nos yeux. En pensée je lui murmure que c’est bien la preuve que l’on a vraiment besoin les uns des autres pour se révéler. Le mécanisme est bien huilé.
Beaucoup s’enorgueillissent de la piétiner en premier et donc d’en avoir droit à un morceau ; de la percer comme on cloue un papillon sur son socle, pour bien montrer qu’on la possède ; mais moi j’aime juste l’admirer de loin.
Enfant je prenais soin de la dessiner dans un coin du décor, avec un sourire ou bien sous la forme d’une petite barque.
J’appartiens à la Terre, les pieds bien ancrés au sol, je tourne avec elle, prise dans le tourbillon d’un mystère vertigineux et malgré tout je ne tombe pas. Elle non plus d’ailleurs, pourtant en suspension et sans attache, ne tombe pas ; alors que la pomme, elle, chute de sa branche.
Comme le dit mon ami Pierrot « sacré Newton ! ».
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