Maille à partir

Atelier écriture - octobre 2025 : faire un texte avec léthargie, hamac, soleil, oasis, jetée, transat

Ma bouche est sèche. Un grain de sable crisse sous mes dents. A chaque pas je m’enfonce dans le sable brûlant. J’avance centimètre par centimètre. Anour m’avait pourtant prévenu. « Si tu veux aller jusqu’à l’oasis, il te faut un dromadaire ». Affalé sur mon transat, je l’avais écouté d’une oreille très distraite car à il y avait à proximité cette touriste hollandaise, prenant le soleil et ses aises. Une jambe et un bras nus, sortaient nonchalamment du hamac à grandes mailles qui laissait entrevoir le reste de sa plastique. « Un dromadaire ? oui oui, bien sûr Anour. Il va me falloir un dromadaire » disais-je mollement en sirotant à petites gorgées le thé à la menthe, mais sans quitter des yeux le hamac à grosses mailles. La hollandaise me semblait être un poisson, charnu, pris dans le filet, qui, après s’être débattu comme un diable pendant des minutes, avait abdiqué, tombant dans une léthargie profonde.

J’aimais aller le soir au bout de la jetée où les pêcheurs et leurs barques multicolores et rafistolées, venaient vendre leur maigre pêche. Oh miracle ! mais cette jetée je la voyais là au fond, au-dessus du sable. La mer ici ? non. Les cartes étaient formelles. La curiosité me redonnait des forces et en avançant, je vis la jetée se transformer progressivement. D’abord, quelques pousses de palmiers y apparurent, puis la jetée disparut et je commençais à voir dans les brumes brûlantes, l’oasis tant espéré, mais bizarrement, à l’envers. J’étais sauvé ! J’aurai bien le temps de penser au retour, au dromadaire. Mais à peine arrivé, une question m’assaillit. Dans les oasis y avait-il des hamacs à grosses mailles ?