Les bigoudis dis ?
ATELIER D'ÉCRITURE ACCORD ET ACCORDS 22/01/2024
thème: VOUS OU VOTRE PERSONNAGE ÊTES PERDU QUELQUE PART
Et voilà, encore une fois, il était en train de se demander ce qu’il faisait là ! Cela lui arrivait tellement souvent depuis quelques temps.
Là tout de suite, c'était dans la file d’attente de la supérette. Il avait dans la main un paquet de bigoudis. Mais pour quelle raison ? Il savait qu'il n'en avait plus besoin . Depuis bientôt cinq ans, il se rasait la tête, son tout petit duvet était trop ridicule pour le laisser être source de railleries. Alors qu'il y avait peut-être quinze, il s'était servi de bigoudis semblables quand il se préparait pour un enterrement de vie de garçon. Il s'était déguisé en plus que fille (on dirait drag queen aujourd'hui). Comme ils s'étaient amusés ... Ah ! les souvenirs, quel plaisir !
Pas toujours quel plaisir ! Les bigoudis , ça lui rappelait aussi sa femme qui dormait avec, une nuit par semaine. Ces soirs là, pas de galipette ! Sa femme, elle n'était plus là, elle avait quitté ce monde il y avait longtemps. Alors que faisait-il avec ces bigoudis à la main, faisant la queue dans cette supérette ? Rien à faire. Il ne se souvenait plus. C'est comme la fois où il s'était retourné devant chez le coiffeur, à deux pâtés de maison de chez lui, à 21 h. Il était fermé le coiffeur, évidemment. Pourtant, il était sûr qu'il avait rendez- vous. Mais à quelle heure, quel jour, avec qui et surtout pourquoi ? Rapport à son cuir dé-chevelu. Il y avait eu cette autre fois, il était là, perdu, dans le hall du lycée Saint Frusquin. Il en avait pleuré ce jour-là. Ne pas savoir ce qu'il faisait là, dévisagé par tous ces jeunes qui se demandaient bien ce que ce "tamalou" faisait là. Alors quand ça lui arrivait, il réfléchissait , si fort, si fort, qu'il en avait mal à la tête. Tout se mélangeait. Les souvenirs d'il y a 20 ans, d' il y a 10 ans et ceux d'hier. Il était là, penaud, ne sachant que faire, ne sachant que penser, ni même que demander aux passants pour se sortir de là.
C'était bientôt son tour, la file devant lui, avançait au bon vouloir de la caissière. Bientôt, ce sera son tour.
Il ne savait toujours pas s'il devait les acheter ces maudits bigoudis. Les reposer et s'en aller ? Et s'il n'était pas là par hasard ? Et s'il y avait une raison à sa présence ici, les bigoudis à la main. Il allait finir par crier. Et puis, ce fut son tour. Il était perdu. Dans ses souvenirs, dans ses questionnements.
Alors l'hôtesse de caisse l'appela par son nom. Ah ! Elle le connaissait ! "M. Bardoux, c'est à vous. Je crois bien que votre argent est dans la poche gauche de votre manteau. Il plongea sa main dans sa poche, très surpris. En effet, son porte monnaie s'y trouvait. Il l'ouvrit et en sortit un bout de papier plié. Dessus, il était écrit :"Papy, ne t'inquiète pas. Les bigoudis sont pour mon concours de coiffure. C'est moi qui te les ai demandés. Comme la fois où tu es venu me chercher au salon ou au lycée mais que tu t'es juste trompé de jour et d'heure. Merci mon papy de ton aide. Je ne sais pas comment je ferais sans toi. Viens me rejoindre au salon, à côté du fleuriste de la rue Victoire, nous pourrons déjeuner ensemble. Bisous. Ta petite fille Eugénie.
VOUS OU VOTRE PERSONNAGE ETES PERDU QUELQUE PART 22.01.24 ATELIER ECRITURE AA.mp3
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