Si j’étais une couleur, je serais le blanc.
photo: Alexander Yakovlev
Le blanc des tutus traditionnels, du talc que l’on applique sur les chaussons, le blanc d’une étoile qui ressort dans le ciel noir, ou sur la scène et son fond sombre.
Si j’étais une couleur, je serais celle qui n’est pas considérée comme telle, celle à qui l’on reproche d’être trop peu chatoyante, presque ennuyante, comme sans saveur, sans parfum. Je serais donc de cette couleur farine que l’on met souvent de côté, mais je serais aussi symbole de liberté et de paix, l’oiseau blanc qui représente ces valeurs.
Cependant, si j’étais un animal, je serais un cygne. Car même si les connotations de la colombe sont belles, elles ne suffisent pas à résumer ce qui bouillonne en moi.
En cygne, je serais gracieuse, mais je serais aussi déterminée, le regard sérieux, concentré. J’aurais cette aura aussi belle pour l’assemblée que menaçante pour mes adversaires, cette capacité à faire émaner de soi ces deux critères.
Je serais admirée, de par ma majestueuse présence, et jalousée, par ceux et celles qui me croyaient perdue d’avance.
Je serais respectée, parfois même crainte, par ceux et celles qui ne comprennent pas et s’attaquent à mon art, le fruit de mon travail.
Si j’étais un fruit, ce serait celui-là, celui de mon dur labeur pour en arriver où je suis aujourd’hui.
Si j’étais un fruit, je serais celui qu’on a tant espéré, cherché, recherché…Je serais celui que l’on ne sait nommer que lorsqu’il a été montré, présenté, représenté.
Je serais d’abord cette représentation du fruit du travail pour ensuite devenir moi-même ce résultat. Mon corps et cet accomplissement ne feraient qu’un, car mon corps serait cet accomplissement, son état serait une fin en soi. J’aurais fait mes preuves.
Je serais cette sensation d’avoir réussi, d’avoir été au bout des choses, et surtout d’avoir enfin touché ce que j’aurais longuement cherché à atteindre à travers le sport.
Si j’étais un sport, je serais cette sensation incroyable le d’exister, avec soi-même, à travers soi-même et le sol, avec les autres, grâce aux autres.
Je serais le contact, ou son absence, qui mène la danse dans les chorégraphies composées avec une attention particulière aux détails. Je serais cette immensément essentielle envie de bouger, d’exprimer par le mouvement mes émotions, mes tourments.
Je serais le tourbillon d’idées qui s’entrechoquent et rebondissent entre les membres des personnes entrant sur scène, je serais ce brouhaha de sentiments évoqués et expliqués par les levées, baissées de bras, de jambes, par les sauts, les pirouettes, les roulades.
Je ne ferais qu’un avec le sol, pour mieux en décoller parfois, et je battrais l’air de mes mains pour le pousser et le modeler à ma façon.
Si j’étais un sport, je serais celui qui cherche à se faire sa place, entre poésie athlétique et athlétisme artistique.
Si j’étais un sport, je serais…la danse.
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