Bouteille à la Terre !
Atelier écriture sur le thème : lettre jetée à la mer , 40mn, sans retouche.
Denis RAW
Photo DM
Le lac est superbe. Au fond les cimes enneigées et sur l'eau pas une seule ride. Le soleil de l'après-midi inonde les pelouses et des reflets scintillent comme des milliers d'étoiles. Je n'y tiens plus. Je regarde autour. Personne. Je me déshabille et en un clin d'œil me voilà dans l'eau, tiède en surface mais plus fraîche dès que mes pieds s'enfoncent. Je nage une brasse pépère m'appliquant à ne rider qu'au minimum ce miroir magnifique. Je contemple le paysage. Quelques cygnes et canards se prélassent à proximité. Quelle beauté ! Quelle quiétude ! Tout à coup, j'entends des voix sur la berge et une famille est en train de s'installer sur le sable. Les premiers à l'eau sont de jeunes ados. Une tempête soudaine s’abat sur ce coin de lac. En un rien de temps, le charme est rompu. Ils s'approchent de moi en battant l'eau de leurs pieds et de leurs bras comme des pantins désarticulés. Leur tête plonge dans l'eau régulièrement et en sort brusquement pour reprendre de l’air à grand bruit. Ils sont tout près et chacun porte des lunettes de natation. Voilà maintenant qu'ils disparaissent en plongeant. Le peu de charme restant disparaît quand ils commencent à remonter à tour de rôle, un vieux bidon d'huile, une roue de poussette, une vieille botte, des canettes… et même un pneu de voiture dont l’extraction accapare toute l’équipe. Et puis c'est le tour d'une vieille bouteille de vodka recouverte d'algues et de goudron. Tout à coup c'est l'effervescence : “Y a un papier dedans ! ”. Retournés sur le rivage, entourant leur butin de leurs corps ruisselants et tremblants, ils me demandent de l'ouvrir. Alors ils se figent, retenant leur souffle, 4 paires d’yeux rivés sur la bouteille. Le cachet de cire saute au premier coup de caillou et, oh miracle, l'intérieur de la bouteille est sec. Le papier jauni, roulé est intact. Ils me demandent de le lire. « Si vous trouvez cette bouteille ne la rejetez pas à l'eau. Je n'en peux plus. Je n'arrive plus à me débarrasser de ces substances huileuses, de ces dégazages sauvages, de ces eaux polluées, toujours plus nombreuses à se déverser en moi. Mes courants sont freinés, détournés par des montagnes de déchets plastiques. Les substances chimiques me détraquent la santé. Ma flore intestinale, les coraux et les algues se raréfient. Les poissons et toute la vie que j'abrite, disparaissent toujours plus vite. Alors j’en appelle aux vents et mon souffle devient terrible. La terre tremble et j'y participe en lançant des tsunamis meurtriers. Je suis de nature pacifique mais on me fait la guerre et j'ai les moyens de lutter. Alors, tant qu'il est encore temps, faisons ensemble une alliance pour nous assurer un avenir apaisé, respectueux, serein. “
Signé : les mers, lacs et océans du monde. Titre : « une bouteille à la Terre »
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